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3 octobre 2016 1 03 /10 /octobre /2016 17:36
Une putain d'histoire de Bernard Minier

Auteur de thrillers français de la nouvelle génération, Bernard Minier nous entraîne à la limite Ouest des Etats Unis, dans l’Etat de Washington, proche du Canada et de l’Alaska, sur une petite île desservie par des ferrys, et peuplée d’autochtones qui se connaissent tous depuis des générations. C’est sur cette petite île que vivent Henry, sa petite amie Naomi, et leurs autres camarades de lycée Kayla, Charlie et bien d’autres. La nature dure et rageuse de leur environnement va prendre une importance cruciale dans l’intrigue et donner au roman une couleur particulière et déstabilisante pour le lecteur. Cela en fait une Putain d’histoire racontée principalement par le personnage central, Henry.

La situation paraît d’abord assez simple. Henry est élevé par deux femmes, il aime Naomi, on baigne dans le monde ordinaire de ce début de 21ème siècle. Puis l’intrigue s’emballe, une mort survient, puis un père riche et peu regardant va chercher un fils perdu. Une mère va vouloir protéger son fils… On pourrait trouver cette complexité enrichissante et c’est vrai qu’elle l’est, parfois. Mais le danger, et je pense que l’auteur est tombé dans le panneau, c’est de rendre l’histoire peu crédible et parfois un peu ennuyeuse.

Personnellement, je ne sors pas enthousiasmé de cette lecture. J’y ai trouvé trop de longueurs et des effets artificiellement créés qui ne m’ont pas convaincus. L’analyse sociale est bien menée. Les personnages sont un souvent caricaturaux (le riche qui prend des libertés avec la déontologie et espionne le Monde entier, les méchants repris de justice, les lycéens révoltés, les homosexuelles).

En revanche, j’ai apprécié les cartes postales sur cet Etat méconnu des Etats Unis qui donnent envie d’y faire un voyage touristique. Bernard Minier semble y avoir vécu de belles journées et éprouver une passion forte pour cette région.

Vous l’aurez compris, ce roman m’a déçu. Pour une découverte de l’auteur, c’est raté ! Malgré tout, je ne me découragerai pas en si bon chemin et de vais lire d’autres ouvrages de cet écrivain qui, pour moi, avec ce seul roman, n’égale pas la virtuosité d’un Hervé Commère ou d’un Pierre Lemaitre…

Michelangelo 2016

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16 septembre 2016 5 16 /09 /septembre /2016 11:00
La mémoire des embruns de Karen Viggers

Presque mourante, Mary souhaite finir ses jours sur l’île qui représente tout pour elle, l’île de Bruny en Tasmanie. Là la vie est difficile, la météo peu clémente, mais les souvenirs abondants. Cette décision ne va pas plaire à ses enfants, sauf à Tom, le petit dernier choyé dont la naissance tardive reste un mystère… Aidée de Léon, gardien du par et du camping, elle va laisser ressurgir des souvenirs qu’elle croyait enfouis à tout jamais au fond de sa mémoire, faire revivre une période joyeuse et parfois douloureuse auprès de ses enfants et de son mari, gardien du phare à une époque maintenant révolue dont les traces jalonnent la petite île pour qui sait les distinguer au-delà des ravages du temps.

Toutefois, un lourd secret finira par être révélé, mince fil conducteur au long d’un roman foisonnant dans lequel l’auteur aborde longuement sa passion pour l’Antarctique, passion qu’elle fait partager à Tom, le célibataire et fils récemment divorcé qui navigue entre désespoir, recherche d’équilibre et nostalgies.

Karen Viggers nous fait aimer la nature sauvage, l’antarctique. Elle se montre habile pour montrer des personnages authentiques, élaborer des caractères complexes et tourmentés, décrire des paysages… Malheureusement, le prétexte du roman, un secret de famille bien gardé, est d’une grande banalité qui colle mal à l’emphase du propos. Le décalage est tellement énorme que parfois on se demande comment Karen va créer la surprise (qui tarde tant à venir) pourtant cousue de fil blanc. Cette lettre mystérieuse n’a de mystère que pour le lecteur très candide ou peu perspicace, tant est si bien que l’intrigue ne repose que sur les paysages et les interactions entre les personnages qui semblent tourner en rond trop souvent.

Malgré tout, ce roman est un honnête travail et une belle ouverture sur ce continent étonnant et méconnu qu’est l’Antarctique et sa faune si particulière. C’est déjà ça de gagné !

Michelangelo 2016

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6 septembre 2016 2 06 /09 /septembre /2016 11:02
L'étrangleur masqué de Michael Prescott

Assassin en série moderne, il installe des systèmes de vidéo-surveillance chez de jeunes femmes, s’immisce dans leur vie intime, puis passe à l’acte…

Rien de très original dans cette chasse au tueur perfide, hormis l’utilisation de technologies modernes et d’Internet. Je me suis beaucoup ennuyé à suivre cette enquête interminable et assez soporifique, alors même que la fin qui se veut apothéose est désespérante de lourdeur.

Le style ne brille pas par son originalité ni ses qualités, les personnages sont souvent des caricatures. Bref ! C’est un roman à oublier bien vite dont je ne vous conseille aucunement la lecture.

Michelangelo 2016

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21 juin 2016 2 21 /06 /juin /2016 15:21
Le démon du passé de Mary Higgins Clark

Pat Traymore est une journaliste télévisuelle talentueuse appréciée du public. C’est pourquoi son chef lui propose de monter une série d’émissions sur Les femmes au gouvernement. La première émission concerne Abigail Jennings, sénatrice très en vue à Washington et en passe de devenir vice-présidente des Etats Unis. Lorsque Pat se rend dans sa maison d’enfance proche de Washington pour préparer cette émission, de douloureux souvenirs d’enfance vont ressurgir et rendre propice un climat de suspicion, de doutes et de peur d’où la vérité devra bien éclater.

Fidèle à elle-même, Mary Higgins Clark se plait à mêler passé et présent pour créer une ambiance et installer ses personnages et leur psychologie. Elle n’évite pas les poncifs et les lieux communs, mais elle brosse une société américaine aisée très réaliste. Quant à l’intrigue elle-même, elle se dissout dans un imbroglio d’évènements au travers desquels le lecteur peine à trouver son chemin et se passionner.

Vous l’aurez compris, ce roman n’est pas le meilleur de Mary Higgins Clark. Il reste un exercice convenu et souvent ennuyeux. Le dénouement, franchement attendu et sans panache est à l’image de l’ensemble, terne et insipide. J’espère tomber mieux la prochaine fois !

Michelangelo 2016

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24 mai 2016 2 24 /05 /mai /2016 11:13
Pardonnez nos offenses de Romain Sardou

L’action se situe à la fin du 13ème siècle, époque proche de la fin du moyen-âge, à Draguan, petit diocèse du comté de Toulouse isolé de toute civilisation… On découvre 3 corps horriblement mutilés, un homme et deux enfants jumeaux, qui flottent sur la rivière. Quelques années plus tard, l’évêque du diocèse est assassiné brutalement alors qu’il semblait enquêter sur ce triple meurtre. Intervient alors un curé hors normes pour l’époque, Henno Gui qui, mandaté par l’évêque avant son décès, va reprendre l’enquête et découvrir l’impensable.

Romain Sardou met la barre haute. Il joue à écrire comme Umberto Ecco dans Le nom de la rose, où un moine mène une enquête dans un monastère, mais le challenge est risqué et Romain Sardou semble s’être pris les pieds dans le tapis.

Certes, l’étude historique semble plausible et évite les erreurs trop voyantes. Malheureusement, l’intrigue s’essouffle vite et les personnages rament littéralement pour arriver à un épilogue hasardeux et frustrant.

J’avais dit tout le bien que je pensais de l’auteur avec son thriller Personne n'y échappera. Aujourd’hui, je revois mon jugement légèrement à la baisse, sans toutefois condamner définitivement Romain Sardou à ma liste noire. Son succès en librairie atteste qu’il a su rencontrer un public et j’attends de lire un autre de ses romans pour porter un jugement catégorique et définitif.

Michelangelo 2016

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2 avril 2016 6 02 /04 /avril /2016 19:35
Y avez-vous danse Toinou ? Yves Viollier

A quatre-vingt-douze ans, Antoinette Besse accepte de se confier à Yves Viollier, écrivain charentais faisant partie de la famille Besse par alliance. Cela se passe à Angeac, en plein été au milieu des vignes et d’une nature préservée et magnifiée par l’auteur.

Antoinette, Toinou pour les intimes, a passé sa jeunesse dans le Périgord noir, menant la vie dure de la paysannerie pauvre du début du 20ème siècle. La tragédie attachée au village de Hautefaye et l’absence de perspective pour l’avenir, vont pousser Toinou et sa famille à migrer en Charente où, croit-on, la vie est plus facile. Mariée à quinze ans avec un homme plus vieux qu’elle connait à peine, privée d’école la plupart du temps (il faut bien aider aux travaux des champs et à la maison…), Toinou va faire preuve d’une énergie phénoménale pour traverser sa longue vie semée d’embûches et de désastres. Elle aura subi bien des malheurs et traversé deux guerres terribles sans pourtant se départir de son envie de vivre et ne rien perdre de son énergie débordante. A plus de quatre-vingt-dix ans, elle fait encore son jardin et soigne tout son petit monde !

Ce récit montre également comment, au fil d’une vie, la société rurale a radicalement changé. Les bœufs tirent encore la charrue et seule la faux coupe les blés quand Toinou déroule sa jeunesse. Le vignoble charentais se relève tout juste du phylloxéra, et la production du Cognac prend vraiment son essor, favorisant l’enrichissement de la région. La campagne a été bouleversée en un siècle dans des proportions qu’on a du mal à imaginer. Seule la rivière Charente déroule immuablement son cours au fil des saisons.

Avec beaucoup de tact et sans pathos inutile, Yves Viollier dépeint un monde pétri d’humanité dans lequel la parole est précieuse et le passé formateur. Les acteurs qui gravitent autour de Toinou (famille, amis, voisins) ont tous leur importance et apportent leur pierre à l’édifice à leur juste mesure. L’auteur, peut-être influencé par Giono (Les vraies richesses, Jean le Bleu, Le serpent d’étoiles), décrit la Nature comme un ensemble actif et cohérent. Les arbres, les animaux, les éléments, le soleil, la pluie, l’orage agissent de concert avec les hommes et apportent du sens à ce qui ne serait qu’un désordre incompréhensible.

Toinou a-t-elle connu le bonheur ? Question ultime de l’auteur à laquelle elle répond par une pirouette que je vous laisse découvrir. En tout cas, elle mourra à cent-trois ans entourée des siens et laisse, grâce de Yves Viollier, un témoignage poignant et nostalgique sur une vie pleine, souvent difficile mais si belle. Un hymne à la vie !

Merci aux Presses de la Cité et au site Babelio de m’avoir permis de découvrir ces belles pages réconfortantes.

Michelangelo 2016

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31 mars 2016 4 31 /03 /mars /2016 14:50
Jean le Bleu de Jean Giono

Souvenirs d’enfance magnifiés. C’est ainsi que l’on pourrait résumer ce beau livre tout en poésie, authenticité et humanité.

Jean Giono ne décrit pas réellement son enfance mais tente de retrouver, au travers de fulgurances incertaines et pourtant si réalistes, les émotions qu’il a pu ressentir à cette époque.

Comme à son habitude, il magnifie sa belle Provence, ses paysans et le mode de vie simple mais si plein de richesses intérieures. Il brosse un tableau admirable de dignité de ses parents aimés.

Comme il se doit, la Nature est un personnage à elle seule : la nuit, le vent, le soleil, la pluie, la montagne, la forêt, les modestes animaux, entre autres, sont doués de raison et interviennent, à leur mesure dans ce grand tableau kaléidoscopique de formes, de couleurs, d’odeurs et d’émotions.

Les beaux métiers anciens sont mis en vedette : le cordonnier, le boulanger, la lavandière, le berger, le paysan et le berger…

Les personnages sont poètes, musiciens, philosophes…

On se plonge dans ces évanescences avec délectation, même si, parfois, le rythme un peu lent ou le propos difficile à saisir à force de pirouettes d’écrivain.

Au bout du compte, on a envie de proclamer, comme Giono, que le bonheur est dans de petites vallées. Bien petites ; il faut que d’un bord à l’autre on puisse s’appeler.

Mais le temps des hommes passe et tout semble soudain bien vieux et dérisoire alors que la guerre de 1914 clôt la jeunesse de Jean le Bleu avec son cortège de souffrances et de mort. Les dernières pages sont d’une grande tristesse. Tristesse pour cette enfance évanouie trop vite et tristesse face à la brutalité d’un monde incompréhensible et violent. L’émotion personnelle de Jean le Bleu le dispute à son sentiment de révolte pour ces hommes lointains qui mènent le Monde à sa perte, juste par souci du profit.

Michelangelo 2016

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24 mars 2016 4 24 /03 /mars /2016 18:26
D’autres vies que la mienne d’Emmanuel Carrère

Ce livre n’est pas, à proprement parler, un roman. Emmanuel Carrère a pour habitude de mêler étroitement vie réelle, faits divers et fiction (La classe de neige, L’adversaire). La fiction sert avant tout à la mise en forme du projet, à rendre l’ensemble cohérent, à transcender ce qui appartient au quotidien ou à l’ordinaire. Emmanuel Carrère est un habilleur, un tailleur virtuose qui rend le sordide et le pathétique sublimes par son acte d’écriture. C’est un créateur inspiré et extrêmement habile. Son style, fait de simplicité et de sensibilité ne laisse pas indifférent. Il sait parler aux gens et les faire se livrer, intimement.

Il en est de même avec la qualité de son travail de recherche préalable à l’écriture. Il sait de quoi il parle, car il a fait sien l’ensemble des éléments du dossier et interrogé tous les protagonistes de l’histoire, avec tact et respect.

Dans ce livre, il évoque la mort sous deux aspects. Le décès d’une fillette au Sri Lanka, victime du tsunami de 2004, puis la mort annoncée d’une jeune femme victime d’un cancer foudroyant. Ce rapport à la mort est un thème récurrent chez Emmanuel Carrère. Sa croyance en Dieu et ses propres interrogations l’y amènent naturellement, sans voyeurisme ou pathos inutile (lire sur le sujet son remarquable essai ‘Le Royaume’).

Hasard sordide ou volonté de l’écrivain, toutes deux se prénomment Juliette…Emmanuel Carrère va croiser le destin de ces deux personnes et, à ce titre, va relater ces évènements avec l’aide des familles concernées.

Ses conversations avec les parents et le grand-père de la petite Juliette sont émouvantes, de même que sont poignants les entretiens avec le mari et les parents de la grande Juliette. Je dois également parler d’Etienne, le collègue de Juliette qui entretenait une relation d’amitié profonde avec elle, cette relation permettant de transcender, de mettre en perspective la relation simple et affligeante de la maladie qui dévaste tout sur son passage.

Emmanuel Carrère nous offre une belle réflexion sur la vie, la mort, le sentiment d’avoir vécu pleinement une vie ou pas, le deuil et ce qui attend les proches une fois qu’on a disparu. Tout cela se mêle pour nourrir notre propre réflexion sur ces thèmes trop souvent galvaudés ou caricaturés. Cela se fait en douceur, avec onctuosité mais n’empêche pas les larmes du lecteur sensible et réceptif que je crois être.

Michelangelo 2016

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8 mars 2016 2 08 /03 /mars /2016 11:45
Le serpent d'étoiles de Jean Giono

Conte ou réalité ? Dans cet ouvrage, tout s’enchevêtre et se mélange. La nature, le ciel et la Terre, les animaux et la végétation, la mer et les fleuves… L’homme règne en maître quand il est berger, l’homme est réduit à néant quand il n’entend pas les chants du Monde.

Tout commence par une rencontre entre le narrateur et les protagonistes de la transhumance dans les Alpes de Haute-Provence… Le narrateur (s’agit-il de Giono lui-même ? Rien ne l’atteste) va découvrir les liens immémoriaux qui unissent le troupeau, les bergers et la Nature. En point d’orgue, il va nous conter la nuit magnifique où tous les troupeaux et tous les bergers se retrouvent dans la montagne et procèdent à une veillée extraordinaire mêlée de théâtre, de musique et de poésie à l’état brut.

Comme j’ai eu l’occasion de l’écrire dans ma critique des Vraies Richesses, ceci n’est pas un roman, pas un recueil de poésie, pas un essai. C’est du Giono. Il mêle adroitement mythe et réalité, conte et reportage, poésie et narration. Les arbres sont des personnages, les moutons agissent avec sagesse et savent reconnaître le bon grain de l’ivraie, l’homme bon de l’homme malveillant. Les bergers sont des acteurs et des poètes quand ils ne sont pas musiciens ou tout à la fois…

La grande fête de la transhumance racontée explose comme un hymne à la Nature et à la Vie. Les humbles ne sont pas humbles et les vraies richesses sont dans un équilibre parfait entre tous les éléments (Terre, Air, Feu, Eau).

Les thèses de Giono se trouvent une nouvelle fois démontrées et mises en avant avec le brio d’un génie de l’écriture.

Personnellement, je trouve juste que l’auteur en fait beaucoup, et ce beaucoup confine parfois au trop… Sensible à son discours, je trouve parfois sa poésie redondante et trop foisonnante au point de donner une forme d’indigestion poétique au modeste lecteur que je suis.

Son discours a peut-être un peu vieilli, ce qui le rendrait presque inaudible pour nos contemporains ? La mode porte pourtant à retrouver ces vraies richesses, mais elle les veut réactualisées et modernes, ce qui est paradoxal pour des valeurs authentiques et ancestrales défendues par Giono. Mais l’Homme moderne n’est pas à une contradiction près et moi non plus… Le Monde avance. Il court peut-être à sa perte. Les grands écrivains et poètes comme Giono nous rappelle la futilité des choses de ce monde et agissent en visionnaires pour qui sait lire entre les lignes.

Michelangelo 2016

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25 février 2016 4 25 /02 /février /2016 10:52
Le Pays de la Liberté Ken Follett

L’action se situe au 18ème siècle, à l’approche de la Révolution française et de l’émancipation des colons américains. Mack est un jeune mineur écossais réduit, comme la plupart des familles modestes, à l’état de quasi-esclavage par une noblesse rurale dure et jalouse de ses droits immuables, les Jamisson. Il est rebelle et veut défendre la cause des mineurs.

Malgré cela, il est attiré depuis sa plus tendre enfance par Lizzy, belle fille noble et anticonformiste. L’amour qui naît viendra-t-il à bout du poids des convenances ? Lizzy saura-t-elle s’émanciper ? Pas si sûr en regard des écueils que dresse la fatalité sur leur chemin…

Mack s’évadera de la mine pour rejoindre Londres où il devra faire sa place. Malheureusement pourchassé par les Jamisson, et toujours aussi rebelle, il sera emprisonné et condamné à la déportation en Virginie où il devra effectuer sept années de travail forcé dans les plantations de tabac. C’est là qu’il va, après une traversée en bateau laborieuse, retrouver Lizzy. Sauront-ils s’aimer et accomplir un destin auquel leurs racines ne les avaient pas préparés ?

Ken Follett a l’art de construire de grandes fresques historiques où l’aventure le dispute à l’Histoire. Sa documentation est sans faille et ses descriptions parfaitement crédibles. Ce roman préfigure sa saga monumentale en trois tomes qui retrace les vies de familles anglaises, américaines, françaises et russes au travers du 20ème siècle (Le Siècle 1, 2 et 3).

Il nous emporte dans une époque où le vieux monde va chanceler et donner naissance à l’Amérique indépendante. On perçoit comme du Dickens dans cette description de l’Angleterre à l’aube du 19ème siècle et du Margaret Mitchell (Autant en emporte le vent), pour ce qui concerne la Virginie d’alors… On se sent parfaitement dépaysé et on dévore avec plaisir les pages de cette aventure hors du commun écrites simplement mais avec une plume alerte et sensible !

Lire du Ken Follett, c’est comme partir dans un rêve parsemé de cauchemars mais peuplé d’une humanité réjouissante et rassurante. On peut lui reprocher une forme de naïveté, un optimisme exagéré. Pour ma part, ces défauts sont largement contrebalancés par une réelle étude des mœurs et des psychologies sans faille.

Ses personnages ont une vraie densité et leurs émotions sont proches des nôtres. Le lecteur a donc tous les éléments pour s’identifier à eux selon son humeur. I se laisse porter par l’aventure car tout semble réel dans ce monde imaginé et onirique, mais oh combien vraisemblable. Peu importe alors les presque 700 pages… Quand on les a dévorées, on en vient à regretter qu’il n’y en ait pas plus, tant l’ensemble est parfaitement digeste et délicieux !

Michelangelo 2016

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