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16 mars 2014 7 16 /03 /mars /2014 19:35

Alex.jpgSecond volet de la trilogie du Commandant Verhoeven, ce thriller met en scène une jeune femme aussi touchante qu’énigmatique, Alex. Celle-ci va être enlevée puis séquestrée par un curieux individu… Mais l’intrigue serait trop simple si nous avions affaire à un tueur en série et une victime ordinaires…

Pierre Lemaitre va nous entrainer dans une succession de rebondissements tout aussi imprévisibles qu’extraordinaires. Il se libère habillement des ficelles du genre pour nous servir un bouquet dont lui seul a le secret, le principe de base étant que les victimes et les bourreaux peuvent se confondre, et que les évidences supposées par le lecteur sont bien loin de la réalité.

Ainsi, le Commandant Verhoeven va-t-il de nouveau faire preuve de la plus grande des perspicacités pour comprendre le lien qui existe entre Alex et les assassinats d’hommes qui semblent avoir été les cibles d’un même tueur, l’un d’eux se révélant être l’improbable petit ami d’Alex… Le commandant devra comprendre d’autant plus vite qu’un petit juge d’une extrême suffisance va quasiment le harceler durant toute l’enquête !

Jubilatoire autant que passionnant, le roman de Pierre Lemaitre est un petit chef d’œuvre du genre. Il allie toutes les qualités d’un thriller parfait, un niveau d’écriture aussi érudit qu’abordable, des dialogues et des réparties qui sonnent juste. Nul doute que la trilogie Verhoeven est déjà un classique de la littérature tout court !

 

Michelangelo 2014

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7 mars 2014 5 07 /03 /mars /2014 19:15

Travail-soigne.jpgLe commandant Verhoven enquête sur des meurtres de femmes particulièrement sauvages et déroutants. Ses méthodes très personnelles ne vont pas faire l’unanimité auprès de ses supérieurs, de la presse et du juge.

Pourtant, l’assassin emploie des méthodes qui nécessitent une approche particulière, car elles sont hors normes. Et qui renseigne l’assassin ? Pourquoi ces mises en scènes si « parfaites » retrouvées sur les lieux de crimes ? A quel objectif répondent-elles ?

Verhoven va devoir se surpasser pour ne pas sombrer lui-même, d’autant qu’il sera directement impliqué dans ce maelström diabolique !

Premier thriller mettant en scène le commissaire Verhoven et son équipe, ce roman ne se lâche plus une fois commencé. Pierre Lemaitre nous entraine dans un univers d’une noirceur et d’un suspens rarement égalés. Il fait preuve d’une maitrise diabolique et nous tient en haleine jusqu’au dénouement qui ressemble à un châtiment infligé à un innocent. Mais qui peut prétendre être complètement innocent ?

Son œuvre ne laisse pas le lecteur indifférent. On y trouve une façon de dépeindre un monde désespérant où l’ironie règne. Sa vision de l’humanité se montre plutôt négative mais si réaliste, malheureusement. Et que dire de son style ? Brillant, vif et érudit à la fois. L’auteur possède un talent rare pour décrire les situations, aller à l’essentiel, composer des dialogues vivants mais profonds, rendre ses personnages si réels grâce à une connaissance de la psychologie qui semble innée chez lui… Epoustouflant !

 

Michelangelo 2014

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18 février 2014 2 18 /02 /février /2014 16:58

La-delicatesse.jpgNathalie est belle et jeune. Son coup de foudre qui l’amène à se marier avec François vire au cauchemar quand celui-ci meurt accidentellement. Elle devient froide, repliée sur elle-même et s’acharne au travail.

Son patron, Charles, va tout tenter pour la conquérir, sans grand succès. Pourtant, un homme assez quelconque, Markus, employé aussi modeste que transparent va réveiller en elle des sentiments qu’elle croyait perdus à jamais…

Sur le thème assez classique du deuil, David Foenkinos parvient  à écrire quelques belles pages, sans pour autant éveiller en nous un grand intérêt.

Malgré quelques répliques où l’humour le dispute au sérieux des sentiments évoqués, la reconstruction de son héroïne m’a assez peu ému. La magie n’opère pas, tout comme l’intrigue est longue à démarrer.

Est-ce dû au fait que ce roman est le support d’une adaptation cinématographique avec Audrey Tautou et François Damiens ? A mon avis, à vouloir courir deux lièvres à la fois, le roman et le cinéma, David Foenkinos s’est pris les pieds dans le tapis ! Mais il a montré par la suite qu’il était capable de redresser la barre et produire des ouvrages autrement plus remarquables (pour exemple, l’excellent ‘Je vais mieux’)

 

Michelangelo 2014
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13 février 2014 4 13 /02 /février /2014 14:47

41V7R5AR4VL._SL160_.jpgHector est à la dérive. Il se sent mal aimé de ses parents et doit sa survie sociale à la présence de son grand frère qui veille sur lui. D’autre part, Hector est atteint d’un syndrome névrotique encombrant : il ne peut s’empêcher de collectionner toutes sortes d’objets, timbres, piques apéritif, couvercles de boîtes à camembert… Sa vie sentimentale est un désert incommensurable et sa vie sociale un naufrage permanent.

Pourtant, sa rencontre avec la belle Brigitte va bouleverser sa vie !

Roman léger à l’allure de parabole, cette suite de situations cocasses bien rythmée se déguste comme un bonbon acidulé, rafraichissant mais un peu piquant. C’est un florilège de bons mots, d’humour et pourtant, entre les lignes se dessine une vision du monde qui est celle de David Foenkinos et à laquelle j’adhère totalement. Une vision qui se veut réaliste mais sans jamais tomber dans le pessimiste. A cet égard, l’humour constant dont il fait preuve est le meilleur antidote à tous nos chagrins grands ou petits qui sont en fait le lot de tout un chacun.

En résumé, voilà un petit chef-d’œuvre qui amène le rire chez le lecteur. Rire suscité par un vrai comique de situations dans les lesquelles chacun reconnaitra ses propres travers. David Foenkinos est un vrai sociologue et un authentique médecin qui soigne le mal être qui sévit dans nos sociétés dites modernes avec ses mots !

 

Michelangelo 2014
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7 février 2014 5 07 /02 /février /2014 10:07

JE-VAIS-MIEUX.jpgPar son sujet, ce roman m'a fait penser à celui de David Lodge intitulé Thérapie. En effet, le héros de ces deux ouvrages souffre d'un mal physique qu'aucune thérapie ne parvient à soigner... Il s'ensuit des catastrophes en chaîne et une remise en cause des fondements même de l'existence des héros ! Guérir se fera au prix fort !
Le héros de Foenkinos est affligé d'une douleur dans le dos apparue subitement pour laquelle il va entreprendre nombre de consultations (radios, IRM, ostéopathe, magnétiseuse, psychologue), sans résultat. Très vite, il va comprendre que son mal a une origine psychosomatique et va s'évertuer à éradiquer sa douleur en affrontant de face les causes de ce symptôme dérangeant.
Foenkinos nous livre un roman intelligent, au style alerte et bien construit. Il manie l'humour avec brio tout en abordant des sujets graves qui parlent au lecteur : difficultés des couples, séparation, relations avec les enfants, les parents... Jamais on ne s'ennuie ! On sourit, on réfléchit, on est parfois ému. Tous les ingrédients sont réunis pour faire un cocktail plaisant et un bon moment de lecture. Juste un regret : cette étonnante ressemblance avec l'excellent roman de Lodge. Cela m'a un peu dérangé, étant admiratif de ce dernier... Mais cela ne remet pas en cause la qualité de l'ouvrage de David Foenkinos !


Michelangelo 2014

 

CITATIONS :

  • Pourtant, je ne croyais pas qu'on puisse se défaire si vite de vingt années passées ensemble. Élise était partout dans ma vie. Nos souvenirs ne cessaient d'apparaitre dans mon présent. En fait, il manquait à notre histoire une fin. Notre amour s'était essoufflé, mais je sentais encore les respirations d'Élise près de moi alors que je voulais commencer une nouvelle partie de ma vie.
  • C'est sûrement le trait le plus important de mon caractère : cette façon d'avoir sans cesse un train de retard sur la réalité. (Il m'arrivait souvent de trouver le jeudi la réponse à une question qu'on m'avait posée le lundi.)
  • Je l'aimais, mais mon amour manquait de vie. Il était atone, tout comme ma réaction. J'aurais dû pleurer, être désespéré, mais non. Je me sentais mal, mais il n'y avait rien de tragique. De manière paradoxale, c'était cela qui me rendait triste : ne pas ressentir une douleur plus forte à cet instant.
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3 février 2014 1 03 /02 /février /2014 11:41

51SCKv5nZJL._SL160_.jpgLe commandant Camille Verhoeven est pris dans un imbroglio inextricable suite à un braquage d’une rare violence lors duquel la femme qu’il aime, Anna, se retrouve être une victime collatérale. A l’occasion de cette enquête, il va devoir exhumer une partie de son passé, passé qu’il aurait préféré oublier…

Entre destin malheureux et manipulations psychologiques, cet excellent polar est l’occasion pour l’auteur de dépeindre avec le cynisme qui est sa marque de fabrique une société faite de conventions et  d’arbitraire.

Les multiples rebondissements savent nous tenir en haleine et son propos sociologique ne laisse pas indifférent et amène le lecteur à prendre parti, si ce n’est à réfléchir sur les dérives d’une nature humaine si souvent ‘inhumaine’…

Pierre Lemaitre fait la preuve que le polar n’est pas un art mineur, mais qu’il peut se hisser au niveau des meilleurs écrits romanesques, à l’image des John Le carré, Stieg Larsson, Henning Mankell, Fred Vargas ou Arnaldur Indridason pour ne citer qu’eux . Seul le contexte est différent, l’essentiel se trouvant dans l’analyse fine des relations entre les humains et du fonctionnement de nos sociétés. A ce titre, sa récente victoire au Prix Goncourt pour ‘Au revoir de là-haut’ en est la confirmation, roman, rappelons-le, qui n’appartient pas au genre polar stricto-sensu.

Sacrifices est le dernier volet de la trilogie Verhoeven (‘Travail soigné’ et ‘Alex’).

 

Citations :

 

‘Refaire sa vie, il n’y a jamais pensé, mais sa vie est en train de se refaire toute seule, presque malgré lui.’

 

‘L’éternel mystère : comment prenons-nous nos décisions ? A quel moment avons-nous conscience de ce que nous avons décidé ? Quelle part d’inconscient entre dans la réponse de Camille, impossible à dire, sauf qu’elle est immédiate.’

 

‘C’est attendre, impuissant, qui m’épuise. Moi, il me faut de l’action. L’oisiveté, ça me rend mauvais. C’était comme ça déjà, plus jeune. Avec l’âge, rien ne s’arrange. Il faudrait mourir jeune.’

 

MichelAngelo 2014
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30 janvier 2014 4 30 /01 /janvier /2014 09:22

cvt_Jesus-la-Caille_3441.jpegCarco nous plonge dans l'univers assez glauque du Paris de la prostitution au début du 20eme siècle. Les héros sont des gigolos, des prostituées et des proxénètes. Le langage, souvent déroutant, est composé d' argot. L'ensemble sent le 'titi-parisien' et l'ambiance est particulièrement bien rendue. Hélas, je ne suis pas entré dans l'intrigue sentimentale compliquée entre la belle Fernande et ses hommes, le Corse, Pépé la Vache ou Jésus la Caille. Il est question de trahisons, d'amour improbable, d'amitiés fragiles, de volées et d'absinthe, d'argent facile et d'exploitation humaine. Autrement dit, tous les ingrédients d'un bon roman. Trop peut-être. Le résultat est décevant. Je me suis ennuyé et me suis parfois perdu dans les méandres de cette intrigue qui m'apparaît avoir mal vieilli. Dommage !

Michelangelo 2014

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21 janvier 2014 2 21 /01 /janvier /2014 11:39

51FQlxnnPDL._SL160_.jpgBrassac est saoul quand il rencontre Simone, hébétée de sommeil et prostituée à Lyon. Il veut l’emmener chez lui où l’attend sa femme, Marie. Simone se laisse faire et le suit, incapable de réagir et de penser.

Simone se retrouve dans une ferme en pleine campagne et va redécouvrir le bonheur oublié des joies de son enfance passée auprès de sa grand-mère. La relation tendue entre Brassac et Marie en raison d’un lourd secret va subir un bouleversement avec la venue de cette jeune femme.

Fidèle à lui-même, Bernard Clavel nous emporte dans un univers rustique mais chaleureux où les gestes ont plus d’importance que les mots. Le décor est taillé à la serpe, beau et rude à la fois. Les émotions sont constamment présentes et d’autant plus fortes qu’elles se manifestent dans des silences ou des paroles qui claquent comme des sentences.

Tout cela est profondément humain et sonne juste. C’est une musique qui allie beauté du spectacle et humanité des personnages. Dès le départ, on se sent comme bercé par un rythme envoûtant qui jamais ne nous lâche. C’est une poésie continue faite de regrets et d’espoir, de nostalgie et d’amour.

Le film de Denys de la Patellière, avec Jean Gabin dans le rôle de Brassac fut un formidable succès. Je n’ai pas le souvenir de l’avoir vu. Pourtant j’éprouve maintenant le profond désir de le faire, tant ce roman m’a touché.

 

Michelangelo 2014

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10 janvier 2014 5 10 /01 /janvier /2014 11:24

cvt_Demain-jarrete-_4248.jpegLa jeune Julie est intriguée par le nom de son nouveau voisin : Ricardo Patatras. Elle va tout faire pour faire sa connaissance, au risque de se trouver dans des situations invraisemblables. Il a beaucoup de charme et Julie ne va pas tarder à succomber… Pourtant, Ric semble cacher bien des mystères que Julie va se charger de découvrir, multipliant les scènes aussi drôles que loufoques !

Gilles Legardinier fait vivre sous nos yeux un quartier citadin peuplé de gens attachants et parfaitement réalistes. Son écriture est agréable, fluide et très humoristique. La qualité de ses dialogues y est pour beaucoup.

Sur une relation amoureuse assez classique, il instille sa propre vision du monde, faite de générosité, de petits bonheurs, de tendresse, de grands fous-rires et parfois d’émotions fortes. A ce titre, c’est un écrivain sociologue qui connaît bien la nature humaine !

Ce roman est un vrai bonheur. Il nous permet de nous évader, l’espace de quelques heures, d’un univers trop souvent cruel, incompréhensible et déprimant. Il nous redonne le tonus nécessaire pour aller de l’avant et considérer que non, décidemment, ce monde n’est pas foutu !

Pour finir, une petite citation qui résume assez bien la philosophie de Gilles Legardinier : « C’est dans l’adversité que l’on découvre la vraie nature des gens. Du fond du trou, on a un point de vue unique et très révélateur sur les âmes. Il ne reste plus alors que  deux sortes d’individus autour de vous : ceux qui vous aident et ceux qui abusent de votre détresse. »

Mais je peux aussi citer celle-ci : «  Je ne sais pas grand-chose, mais j’ai au moins compris un truc sur cette terre. Le vrai miracle, ce n’est pas la vie. Elle est partout, grouillante. Le vrai miracle, Julie, c’est l’amour.»

 

MichelANgelo 2014

 

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5 janvier 2014 7 05 /01 /janvier /2014 18:42

Cinq-jours.jpgLaura et Richard, tous deux malheureux dans leur couple respectif, se rencontrent par hasard à Boston. C’est le début d’une passion amoureuse fulgurante de cinq jours au cours de laquelle ils vont envisager de refaire leur vie ensemble. Le thème, même s’il n’est guère original, pouvait laisser espérer un bon roman de la trempe de L’homme qui voulait vivre sa vie

Il n’en est rien. On assiste, ennuyé, à de longs dialogues très intellectuels et barbants au possible. S’il est vrai que les deux tourtereaux sont grands amateurs de littérature, laisser à ce seul point commun une telle importance dans leur relation amoureuse sonne faux. L’érudition de ces deux êtres, l’une technicienne en radiographie, l’autre gérant d’assurance n’est qu’un artifice de l’auteur pour nous laisser croire à une profondeur de pensée qui s’enfonce vite dans un paroxysme à vomir. On n’y croit pas un seul instant.

Au contraire de l’effet voulu, Laura apparaît comme une collégienne écervelée béatement amoureuse et Richard comme un prétendant ennuyeux et sans imagination.

Reste l’analyse de la vie familiale des deux héros pour maintenir un peu d’intérêt, même si leur situation semble étirée au maximum au point de ne pas éviter de sombrer dans les clichés : relation parents-enfants compliquée à l’excès, conjoints caricaturés, bons sentiments dégoulinants…

La quatrième de couverture annonçait le roman le plus bouleversant de Douglas Kennedy… A mon avis, c’est peut-être le plus prétentieux et par ce fait le pire roman de Douglas Kennedy ! Montrer une belle érudition en littérature ne peut suffire à donner du corps à un roman : n’est pas David Lodge qui veut ! L’auteur est tombé dans le piège qu’il s’est lui-même tendu, au détriment du lecteur qui se sent floué.

 

 

 MichelANgelo 2014

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