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8 mars 2019 5 08 /03 /mars /2019 10:52

C’est toujours un plaisir de recevoir un beau livre ! Celui-ci est doux au toucher, élégamment présenté. La couverture est particulièrement soignée. Fabien Bonnet assure la rédaction des textes, Alexandre Giraud l’illustre avec ses photographies très réussies. C’est un bel objet agréable à manipuler qui donne tort à ceux qui imaginent qu’un jour la lecture ne se fera que par écran informatique, sur des liseuses sans âme et sans texture…

La villa Pérochon est située au cœur de Niort (cette ville que Michel Houellebecq dénonçait comme ville la plus laide de France, soulevant des cris d’indignation). Elle doit son nom à son illustre habitant, Ernest Pérochon, prix Goncourt 1920 pour son roman intitulé Nêne. Je n’ai jamais lu d’ouvrages de cet auteur, et j’admets volontiers que la découverte de la maison et de quelques éléments de la vie de lui et sa famille m’ont donné envie de découvrir ses écrits manifestement un peu oubliés.

Cette belle et imposante maison abrite le Centre d’Art Photographique contemporain de Niort. Elle n’est plus meublée depuis belle lurette et juste habitée par les âmes de ses illustres occupants qu’on devine au détour de quelques photos et commentaires judicieux.

Quelle gageure de donner vie à une maison vide ! Cette prouesse est réalisée avec brio par les auteurs. Aidés par les souvenirs des petits-enfants de l’écrivain, de quelques photos de famille, ils nous font déambuler de manière visuelle et écrite dans ce qui fut le havre de paix et de création d’un homme modeste et sans vanité inutile.

Ernest Pérochon est issu d’une famille de la campagne. Grand amoureux de la nature, il a gravi les échelons de l’école républicaine (véritable ascenseur social à cette époque) pour devenir instituteur, puis écrivain à plein temps.

Il a connu les deux guerres mondiales et s’éteindra brusquement d’une crise cardiaque en 1942, au faîte de sa gloire. Il a fréquenté les plus grands noms de cet art majeur, mais a toujours su rester humble et sans prétention. Engagé dans la défense des réfugiés de la débâcle de 1940, il restera toujours ferme sur ses convictions et refusera toute collaboration intellectuelle avec le gouvernement de Vichy.

Les nombreux documents qui émaillent le livre apportent une lumière d’une extrême beauté teintée de nostalgie sur cette page de vie brève mais dense d’une famille réunie dans cette maison au charme maintenant dénudé mais si prompt à réapparaitre pour peu qu’on sache où poser les yeux.

L’écrivain et sa maison de famille sont à découvrir. Ce beau livre des éditions La Geste a atteint son but : vous en convaincre !

 

Michelangelo 8/03/2019

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30 décembre 2017 6 30 /12 /décembre /2017 19:28

Je viens de refermer le superbe roman de Jean-Paul Dubois, La succession. J’écris superbe, mais ce n’est pas le terme qui convient car il ne peut résumer l’ouvrage à lui seul. Il vaudrait mieux lui ajouter : tragédie humaine.

Quand Paul Katrakilis part s’installer en Floride pour jouer à la pelote basque, sa passion, c’est avant tout pour fuir sa famille qui est marquée par un destin terrible. On s’apercevra vite avec le héros que la fuite géographique n’est qu’un pis-aller qui ne résout rien. Il faut affronter la vérité de face, quitte à y laisser plus qu’on ne le voudrait.

Cette tragédie humaine, le héros la résume ainsi : « Il fallait briser les jours les uns après les autres, leur casser les reins. Et dès que j’y étais parvenu, profiter d’une heure ou deux de répit avant que ne commence la sarabande de la nuit. » Il va dire l’amour distant et la mort de ses parents, l’amour total pour une belle suédoise, l’amour pour son chien sauvé des eaux qui va l’accompagner dans sa détresse, la pelote basque, passion de la première heure.

Il faut souligner que Paul est médecin, comme son grand-père et son père avant lui. Mais ce métier qui relève d’une forme de sacerdoce ne lui convient pas.

Il se laisse dériver jusqu’au point de non-retour qui l’attend au bout du chemin : « ...si j’en étais arrivé à ce point d’infortune, c’était parce que toute ma vie j’avais pris de mauvaises décisions, fait de mauvais choix. Tout le monde savait bien que les types dans mon genre, les indécis, les procrastinateurs, les lâches, invoquaient toujours le destin, les morts, les fantômes, Huntington et même les formes les plus  larvaires de l’existence, pour s’exonérer de leurs fautes. » Paul est porteur, au-delà de ses propres fautes, des fautes de ses ancêtres. Qui étaient son grand-père, son père, sa mère ? Qu’ont-ils fait pour que leurs actes poursuivent Paul dans le monde des vivants ?

Certaines questions ne trouvent jamais de réponse. On se cogne dans les murs sans jamais trouver de sortie. L’absurdité de la vie même rend la gageure hors de portée si notre fardeau est trop encombrant.

L’illusion qui veut que l’on trouve toujours de bonnes raisons de vivre s’éteint quand on perçoit le côté dérisoire de nos actes ou quand une conscience exacerbée trouve une solution dans le lâcher-prise : « depuis que j’ai vu se lever le jour, l’angoisse et la peur m’habite à nouveau. Il est normal de ressentir de la peur à un moment pareil. Quand on regarde autour de soi on ne quitte pas autant de beauté sans éprouver de la frayeur.  Celle des derniers instants. »

Jean-Paul Dubois signe un ouvrage qu’on pourrait trouver particulièrement noir. Certes, il l’est par le propos. Néanmoins, l’histoire de famille dont il est question est un peu l’histoire de chacun, et la vie de son héros n’est pas foncièrement différente de la vie ordinaire.

Elle apparaît juste sans fard, brute, à l’état pur. Comme une vérité que le commun des mortels s’est habitué à cacher parce que trop encombrante dans notre voyage plein d’illusions qui s’appelle la vie.

Nous sommes condamnés à vivre dans ce mince espace qu’on appelle le présent  qui n’est en fait que le point d’intersection entre le passé et le futur, et marcher vers notre destin. L’émotion qui étreint le lecteur n’est pas factice. Elle remonte des tréfonds de notre humanité fragile et soumise à des règles immuables que nous faisons mine d’avoir dépassées dans ce monde dit moderne.

C’est la force de l’intuition des grands auteurs comme Jean-Paul Dubois de nous ouvrir les yeux et de mettre des mots sur ce que l’on peut ressentir de façon confuse et imparfaite. Il en va de la littérature comme des autres arts dont la vocation est d’offrir un regard neuf et critique sur l’univers qui nous entoure et nous submerge de sa mystérieuse immensité.

Michelangelo 2017-12-30

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3 décembre 2017 7 03 /12 /décembre /2017 09:35

Il m’aura fallu tout ce temps pour comprendre enfin que je ne suis qu’une brindille ballotée par le courant de la vie. Alors que parfois je bois la tasse, j’entrevois autour de moi les pathétiques qui pensent remonter le courant et les audacieux qui imaginent le dompter. Mes souvenirs sont autant de petits cailloux semés tout au long de la berge qui disparaissent peu à peu derrière moi alors que je voudrais les étreindre une dernière fois. Je vois déjà venir vers moi l’océan de l’oubli dans lequel je sombrerai prochainement. Je me diluerai dans ce qui n’est ni un paradis, ni un enfer, mais un rêve aquatique où toute respiration devient inutile et où les battements de mon cœur abandonné sera remplacé par le ressac éternel et apaisant des vagues sur le rivage.

 

Michelangelo 2017

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18 novembre 2017 6 18 /11 /novembre /2017 10:33

L’arrivée est crépusculaire. Le temps est gris, l’atmosphère lourde et chargée d’humidité. J’éprouve l’étrange impression d’arriver au bout du Monde sans trop savoir ce qui m’attend. Une certaine appréhension naît de cette situation paradoxale de se sentir bien entouré et pourtant comme seul  au bord d’un gouffre…

L’installation dans l’hôtel réserve de bonnes surprises. Le confort est au rendez-vous. Tout est fait pour satisfaire nos exigences de touristes blasés.

La première réunion avec l’équipe organisatrice du séjour rassure. Chacun va trouver un parcours à sa convenance dès le lendemain.  Les capitaines de route semblent sympathiques et très professionnels.

Premier dîner au restaurant. Les tables sont organisées par club et chacun trouve sa place, par affinité ou par erreur… La profusion des mets et les boissons à volonté détend l’atmosphère ! On mange déjà trop, mais tout est si bon ! J’apprécie ce vin rosé frais et délicatement fruité…sans trop de modération !

Premier jour. Départ pour une centaine de kilomètres. Le soleil est au rendez-vous. Il donne à la cité espagnole des couleurs chaudes et radieuses. Je fais la connaissance de gens très sympathiques originaires de Pamiers dans l’Ariège. Je roulerai en fait avec eux toute la semaine. J’ai la chance d’avoir trouvé tout de suite de bons compagnons de route pour attaquer les petites routes tortueuses et parfois escarpées qui nous attendent entre orangers, oliviers et belles pierres anciennes… en essayant d’oublier les mauvaises odeurs trop fréquentes des porcheries disséminées partout dans la région.

Le décor est planté. Il ne changera pas de la semaine. Chaque jour apporte sa part de découverte géographique, sportive et humaine. Nul doute que le vélo est un média inestimable pour comprendre les autres et se comprendre soi-même. Pour partir à la découverte d’une région et trouver ses propres limites estimées à l’aune des limites imposées par nos compagnons de route !

Au fur et à mesure des jours, ce que l’on peut qualifier de bonheur et de plaisir fait partie de chaque instant, que ce soit avec les amis, sur le vélo, à table ou autour d’un bon café ou d’une bonne bière fraîche.  Bonheurs simples, je le concède, mais oh combien bénéfiques !

Les journées passent vite, les nuits de repos si nécessaires aussi.

Sans s’en rendre compte, nous arrivons rapidement au vendredi fatidique où il va nous falloir envisager le départ. Nouvelle tristesse de quitter ce lieu déjà rempli de souvenirs merveilleux, loin de cette appréhension du début que je trouve maintenant ridicule ! Déjà j’envisage, comme beaucoup d’autres, le séjour de l’an prochain !

Il reste quelques photos et anecdotes que l’on se plaira à rappeler en attendant l’année prochaine. Vraiment, ce séjour aura été pour moi comme une révélation, une parenthèse délicieuse et un exemple parfait de ce que le cyclotourisme peut apporter comme plaisir à tous ses adeptes convaincus.

Michelangelo octobre 2017

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1 septembre 2017 5 01 /09 /septembre /2017 11:38

Belle citation parce que pleine de vérité :

Il se traîna jusqu'à la cafétéria et une étrange pensée se fraya un chemin à travers lui en voyant là aussi les gens s'agiter comme des abeilles désorientées par la fumée. Il se dit que ces gens, sans le savoir, étaient fous. Que seuls des fous pouvaient vouloir vivre dans un monde pareil et le conduire, jour après jour, à sa perte.

Bernard Minier (Le Cercle, Pocket)

 

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19 juin 2017 1 19 /06 /juin /2017 16:39

Reçu grâce au site Babelio et les éditions L’Echappée belle, ce petit recueil de poésies concerne un auteur suisse malheureusement décédé en 2016. Aussitôt celui-ci arrivé par la poste, je l’ai déballé et ai commencé la lecture sans attendre, souhaitant trouver dans ce genre un peu désuet pour moi, matière à compléter mon goût pour la lecture des beaux mots.

Luc-André Rey est défini comme un poète de rue, un passeur à travers le monde, dedans-dehors soi-même, indiscernable, anonyme qui aurait aimé publié ses textes sans les signer… Il confesse volontiers avoir voulu être poète. Il n’aime pas parler de lui ni se donner de biographie. Il parle de lui comme d’un autre, allant jusqu’à l’effacement de sa propre personne. Cette personnalité tourmentée explique une poésie dans laquelle il est présent sans l’être, fantôme ou mirage, pile et face d’une même pièce, mais quelle pièce ? Et pour qui, et par qui ?

Ses poèmes en deviennent déroutants à force d’obscurité voilée et indicible. Les mots arrivent, se cognent et s’entrechoquent parfois sans logique signifiante reconnaissable et sans logique sémantique et grammaticale. Tout est affaire de sensations, d’éphémère et de beaucoup de désespoir. Les lueurs de beauté émergent brièvement de l’ensemble pour retomber dans l’anonymat de l’ensemble.

Le choix du titre n’est d’ailleurs pas innocent. Les palimpsestes sont ces feuilles de parchemin qui, au Moyen-âge, étaient utilisées plusieurs fois, en couches successives. Retrouver ce qui apparaît presque en filigrane derrière le texte le plus récent a permis de révéler des trésors cachés. Mais la plupart du temps, les bribes visibles ne laissent imaginer qu’un advenu échoué et parcellaire. Ce recueil de poésie est ainsi. Des mots apparaissent et forment ou pas un sens, une magie qui porte à l’émotion, ou à la plus complète expectative.

Autant le dire, ses poèmes m’apparaissent de fait souvent absconds et incompréhensibles. Il y a parfois du Villon dans la mesure où la langue moyenâgeuse nous échappe parfois mais peut nous émouvoir par son rythme et sa force… Mais Rey utilise un vocabulaire bien actuel et même élémentaire compréhensible par tous.

Faut-il être initié pour ressentir la force de ces mots ? J’en doute car malgré tout, certains mots sont de pure grâce (mais bien trop rares). Son long poème hommage à son grand-père est poignant, c’est celui que je retiendrai. Quant au reste, il me fait penser à l’Art dit Moderne, complètement décomplexé, mais qui nécessite plusieurs pages d’exégèse pour enfin comprendre le sens de l’œuvre au risque de faire passer le public pour un troupeau de pauvres ânes incompétents !

Michelangelo 2017

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13 mai 2016 5 13 /05 /mai /2016 13:22
Drôle de société française

Certains rêvent de faire de mai 2016 le grand moment d’une révolution populaire qui va renverser le pouvoir en place. Pourtant, on le sait, l’Histoire ne se répète que rarement et mai 2016 ne sera jamais mai 1968, n’en déplaise aux trublions de tous bords, syndicalistes en recherche de légitimité, politicards en soif de pouvoir, penseurs en mal de célébrité et journalistes en quête de scoops nauséabonds à souhait !

Depuis plus d’un mois, on essaie de nous faire croire que le mouvement « Nuit debout » est cousin, dans l’esprit, des printemps arabes… Quelle erreur ! En nombre, ils représentent une minorité et en terme d’idées, ils se veulent les héritiers d’un vaste mouvement d’indignés alors qu’ils ne représentent qu’un groupement d’individus disparates nourris à la purée médiatique et aux grands principes d’une petite élite de bobos parisiens (manger bio, penser et vivre ensemble dans la fraternité et l’égalité les plus totales). J’abrège, car il y aurait tant à dire sur ces personnes qui voudraient nous imposer leur mode de pensée tout en jouant à un simulacre de démocratie participative !

Personne n’a encore tenté le parallèle aussi je vais le risquer : les partisans « Nuit debout » sont à la Gauche ce qu’ont été les ennemis du Mariage pour tous à Droite, des pantins manipulés par ce qu’ils croient être les détenteurs de la seule vérité. Dans un cas, celle des médias et des pseudo idées de progrès et dans l’autre, celle de l’Eglise catholique et des archaïsmes nés de l’ignorance et de la peur.

On va certainement considérer mon propos comme trop tranché et donc peu recevable. Qu’à cela ne tienne. Je persiste et signe. Ma ferme éloquence est née de mon agacement qui lentement est monté pour devenir insupportable. Je ne peux plus entendre les voix médiatiques indiquer le seul bon chemin, les responsables syndicaux et étudiants prétendre que la Loi travail dite El Komri va ramener la classe ouvrière au 19ème siècle.

Assez ! La vraie précarité, c’est celle de l’injustice sociale, du manque de travail, de la dérèglementation internationale. Le pain blanc est mangé. Reste le pain noir. Les belles années du libéralisme sont passées ; Il faut maintenant inventer une autre façon de vivre en société. Ce ne sont pas quelques hurluberlus braillards qui seront nos guides. Seule la Démocratie peut nous sortir de ce mauvais pas, loin des sirènes de tous bords et des dangers de la mondialisation et des risques liés aux pollutions et aux pénuries. Une Démocratie responsable, sourde au dictat médiatique, à la course aux réélections, à la pression des minorités qui avancent masquées.

De mon point de vue, l’actuel gouvernement choisi par François Hollande et dirigé d’une main ferme par Manuel Valls. Le vrai courage est là, face aux éléments déchaînés de notre époque en pleine mutation, pas auprès des revanchards, couards, rétrogrades de tous bords.

Michelangelo 2017

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4 septembre 2013 3 04 /09 /septembre /2013 17:50

ard2.jpgEcrire est une activité stimulante à bien des égards. Elle nous permet de refaire le monde et d’y introduire notre touche personnelle. Alors même que les situations semblent tirées de la réalité, il n’en est rien. La réalité qu’on décrit est notre propre vision du monde. Nous agissons avec un pouvoir immense, celui d’un Dieu qui créée son propre univers.

Nous avons ce pouvoir de faire et défaire les choses, d’attenter à la vie de nos personnages, puis, sur un coup de tête, de revenir en arrière et leur proposer un autre destin. Nous jouons avec des vies fictives et pourtant si réelles… « Ecrire, c’est inventer ce qui existe déjà » fera dire Nathalie Kupperman à son héroïne dans son très beau roman « Les raisons de mon crime » !

Mais ce n’est pas tout. La dimension affective que met l’auteur dans son ouvrage est forme de thérapie bienfaisante qui agit, console, soigne. Il fait porter à ses personnages le poids de sa détresse et de sa mélancolie. Il transfert sur ses créatures ses craintes, ses doutes, ses peurs, ses phobies pour mieux les mettre à distance et les maîtriser.

Mais l’auteur n’est pas dupe. Il sait tout cela et il en joue, même si parfois son acte créateur le dépasse au point de sembler perdre pied.

Tout cela à un prix. C’est le poids de la culpabilité qu’on ressent devant la page blanche ou face à une situation créée par nous mais que nous ne maîtrisons que difficilement.

Il faut alors prendre ses distances, laisser notre esprit faire la mise au point. Comprendre les raisons de nos égarements. Alors on peut reprendre le douloureux chemin de la création.

Je dis douloureux. C’est bien le mot qui convient à ce travail solitaire et complexe. Alors même que je parle d’aimer écrire, je sais aussi que c’est une activité laborieuse dont on ne sort pas indemne. Ecrire, c’est tenter de mettre en forme ce qui ne peut l’être. C’est transfigurer la réalité au point de s’interroger constamment sur la pertinence de notre analyse et de notre cheminement. C’est poser une après l’autre les pierres d’un édifice fragile et monstrueusement colossal. A ce titre, c’est accomplir le travail éternel de Sisyphe sur sa montagne.

C’est rude, comme courir un marathon ou gravir un col hors catégorie en montagne. C’est notre lot quotidien. Mais la récompense est au bout. Ce délicieux sentiment d’avoir franchi la ligne d’arrivée. D’avoir fait une œuvre artistique, composé une mélodie qui restera dans le souvenir du lecteur potentiel.

Car écrire, c’est aussi écrire pour l’autre… celui qui vous lira. Il ne quitte jamais nos pensées alors que nous noircissons les lignes. Il est cette ombre qui plane au-dessus de notre épaule. Son regard critique nous importe plus que tout.

Sans lui, à quoi bon prendre la plume ? Nous écrivons bien pour les autres, pour être lus. C’est une grande responsabilité et une source de tracas perpétuel, mais c’est tellement stimulant !

Un bon roman est un roman dont on perçoit et apprécie la mélodie qui s’en dégage. Si le charme presque musical n’agit pas sur le lecteur, alors la mission n’est pas remplie. L’œuvre ne vaut pas la peine qu’on s’y arrête. Cette sanction est  sans appel. Elle oblige à revoir sa copie. Parfois de fond en comble !

En définitive, et de façon un peu masochiste, je dois l’admettre, c’est tout cela qui me fait aimer écrire… Ce sentiment d’aborder la rédaction d’une œuvre artistique en empruntant des chemins tortueux, dangereux, interminables parfois, et d’en ressortir vivant avec cette incomparable sensation du devoir accompli pour notre lecteur supposé.

 

MichelANgelo 2013

 

 

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23 avril 2013 2 23 /04 /avril /2013 13:15

275px-Richie_Havens_1972_Hamburg.jpgRichie Havens vient de nous quitter. Il laisse derrière lui une carrière de brillant chanteur et guitariste. Ce qui m'a marqué chez lui, c'est ce formidable chant improvisé lors du festival de Woodstock voici maintenant plus de quarante ans !!!!

Pas de fioritures, des arrangements minimalistes, mais une voix qui semble avoir trouvé une aide surnaturelle pour arriver à ce niveau de perfection : une prise, un chef d'oeuvre...

Certes, il y a beaucoup de nostalgie à écouter cette chanson qui semble d'un autre temps... Mais comme j'aimerais retrouver, parfois, dans notre environnement musical si calibré, une voix qui hurle si joliement son besoin de Liberté !

Vous êtes trop jeunes pour avoir connu ? Vous vous rappelez vaguement de Richie Havens ? Allez l'écouter, vous me glisserez ensuite un petit commentaire et cliquer sur J'aime... Ne serait-ce pas le plus bel hommage qu'on puisse lui rendre ?

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7 avril 2013 7 07 /04 /avril /2013 09:12

latimer.jpgLa musique permet parfois de briser la glace, comme le fait ce groupe merveilleux de Camel ! Cliquez pour écouter ce que j'adore.... Ce morceau est un chef d'oeuvre incontournable avec une guitare et des musiciens vraiment au sommet de leur art... Merci...

Comme j'ai eu l'occasion de vous proposer ce morceau dans deux versions différentes, si vous vous lassez, vous pouvez aussi venir écouter celui-ci, tout aussi fort et parfaitement interprété : Lady Fantasy ! Vous y verrez Andy Latimer au bord des larmes dans son interprétation, mais pour cela, écoutez jusqu'au bout... car le morceau dure plus de 12 minutes !

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