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3 février 2018 6 03 /02 /février /2018 17:01

L’Internet a complètement envahi nos vies au point que c’est devenu un enjeu de pouvoir mondial. Les grandes entreprises du net ne s’y sont pas trompées ; les Google, Facebook, Apple , Amazon et autres investissent des millions de dollars pour capter une clientèle qui se chiffre en milliards d’individus.

Ce qu’aucune entreprise classique ne pouvait imaginer, celles-ci sont en passe de le réaliser : avoir une influence complète sur notre vie, dans le travail, les loisirs, le sommeil… Nos goûts et préférences sont analysés par de puissants moteurs de recherche et des algorithmes toujours plus performants. Sur leurs applications, tout est fait pour nous rendre en parfaite addiction avec les contenus commerçants suggérés. Nous voilà pratiquement devenus de simples consommateurs dont on influence les goûts, les attirances, les achats.

Mais ce n’est pas tout. La collusion certaine des groupes comme Google avec les services secrets américains telle la NAS, couplée aux moyens extravagants mis en œuvre pour nous pister (téléphonie mobile, trace GPS, caméras publiques, applications réseaux commerçants), font de l’homme du 21ème siècle l’homme nu que nous sommes devenus. Ce qu’aucune dictature n’avait réussi, le fichage total des individus, le Big Data l’a réussi ! Nous n’avons plus de secret pour ces mastodontes du commerce et de la surveillance.

On nous dit que c’est pour notre bien. Certes, nous jouissons d’une certaine liberté et facilité de choix. Avec Internet, l’offre commerçante et interpersonnelle s’est étendue dans des proportions phénoménales. Mais la contrepartie est douloureuse, voire dangereuse.  Nos besoins sont anticipés, nous avons toujours affaire avec des gens qui nous ressemblent, notre identité est double : celui que je suis réellement et mon ‘clone’ virtuel qui prend de plus en plus de place.

Nous sommes manipulés sans nous en rendre forcément compte. Et notre ‘clone’ agit sur notre moi réel en provocant des réflexes moutonniers où tout sens critique s’abolit dans le plaisir facile du clic et du like, de la consultations des notifications à toute heure.

Cette schizophrénie est bien réelle. La réalité nous échappe peu à peu et nous sommes entraînés dans un monde qui ressemble de plus en plus à la dictature de la Matrice dans le film Matrix où toute liberté est abolie. 

Cette terrible réalité, et bien plus encore, est parfaitement décodée par les auteurs qui ont fait un remarquable travail d’analyse, creusant tous les aspects négatifs de cet environnement qui nous submerge.

Le parti-pris n’est pas ici de vanter les avantages de ces technologies, qui sont indéniables également, mais de nous alerter sur les dangers que fait peser l’omniprésence de l’Internet dans notre vie quotidienne. Perte de liberté, d’esprit critique. Concentration rendue difficile par un environnement multiple qui nous assaille d’informations trop nombreuses et sans cesse renouvelées. Mémoire rendue sans objet puisque déléguée à ces centres de stockage sans limites. Le monde de demain (d’aujourd’hui ?) appartiendra à une minorité oligarchique qui règnera sur une foule amnésique, programmée, servile et sous surveillance totale.

L’horizon de l’humanité paraît bien sombre. C’est le monde du roman de Georges Orwell, 1984, qui nous attend, sous une forme encore plus aboutie.

Quand on a lu cet essai, on se met à regretter d’être inscrit sur Facebook, de faire ses recherches sur Google, d’avoir un téléphone (Smartphone) si performant, de commander sur Amazon (c’est tellement simple !). Tout cela est bien pratique et facilite tellement la vie quotidienne dans des limites qu’on n’a pas encore atteintes…

Les auteurs sont assez pessimistes et n’imaginent pas la tendance s’inverser, mais plutôt s’amplifier. Pour ma part, j’ose espérer que nous avons encore assez d’esprit critique pour prendre nos distances avec cet environnement chronophage et dévorant. Il le faudra sous peine de céder à la tentation ultime de rejoindre le confort d’une matrice accueillante et maternelle attentive à tous nos besoins en fusionnant avec la machine.

Ce qui n’est pas une utopie mais déjà une réalité en cours de réalisation au travers de la réalité virtuelle, du transfert de mémoire et de la vie artificielle et éternelle promise par les chercheurs des Google et consorts.

Ce qu’on nomme (avec une ambiguïté  bien entretenue, fascinante et dangereuse), l’homme augmenté, existe déjà et la vie privée ne sera plus qu’une anomalie, pour reprendre l’expression de Vinton Cerf, le père de l’Internet (P195).

 

 

Michelangelo 2018-02-03

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