Bernard a une vie ordinaire et sans reliefs, à l’image de son prénom qui est d’une banalité confondante de son point de vue. Banquier discret mais compétent, il atteint la cinquantaine avec son épouse Nathalie, psychologue émérite. C’est à ce moment précis que sa vie tranquille va basculer. La crise financière de 2008 va remettre en cause son travail, sa femme va vouloir se séparer de lui et sa fille Alice embarque pour l’Amérique du Sud !
Personnage sympathique mais incapable de faire face, Bernard va se laisser entraîner par les évènements sans pouvoir vraiment réagir. Au point de se retrouver habiter chez ses parents ! Fils unique toujours mal aimé de ceux-ci, il va bouleverser leur vie trop tranquille.
La situation dramatique de Bernard est l’occasion pour David Foenkinos de nous emmener une nouvelle fois dans son univers teinté d’humour jubilatoire. Les bons mots fusent, les phrases pleines de bon sens nous happent et l’on dévore le roman avec un très grand plaisir. Sur ce point, il n’est pas très différent de son dernier roman, Je vais mal. Toutefois, la variation présentée ici renouvelle le thème de l’adulte qui n’a pas prise sur les évènements. David Foenkinos repousse juste un peu les limites sans pour autant offrir un ‘remake’ de ses thèmes de prédilection : la difficulté de communiquer, le manque d’amour, la difficulté de devenir et de rester adulte…
Les dialogues sont toujours savoureux et bien souvent j’ai ri aux éclats devant certaines réparties. La plus grande des qualités de ce roman, c’est de montrer, au travers de ses personnages, nos propres peurs et défauts, ceux d’une humanité pétrie de contradictions.
De mon point de vue, David Foenkinos est un grand écrivain contemporain qui porte un regard détaché mais bienveillant sur les travers d’une humanité imparfaite par nature.
Michelangelo 2014
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