Recherche jeune femme aimant danser Mary Higgins Clark

Sorti en 1991, bien avant la domination des réseaux sociaux et des sites de rencontres, ce roman évoque une époque largement révolue au cours de laquelle on passait des petites annonces dans la presse pour trouver l’âme sœur.

On verra que les dangers prêtés à Internet existaient également sous une forme papier anodine et que fausses annonces, fausses identités et manipulation à distance étaient déjà monnaie courante,, certes à une échelle moindre…

L’auteure installe son histoire rapidement : trois copines de New York jeunes, belles et talentueuses vont passer et répondre à des annonces matrimoniales au sens très large, afin de préparer une émission télévisée sur le sujet.

On trouve des hommes élégants qui ont réussi, mais parfois pervers ou cachotiers, des femmes libérées, brillantes et souvent naïves, des personnages secondaires très classiques (le portier au passé obscur, le SDF à qui on ne la fait pas, le célibataire psychotique). Tout ce monde évolue dans une atmosphère newyorkaise plutôt cossue, voire fortunée.

 Avec Mary Higgins Clark, nulle surprise, on est toujours dans son univers politiquement correct agrémenté d’un ou plusieurs pervers qui versent dans le crime ou la délinquance.

C’est un peu comme un épisode d’une série où l’on aime à retrouver les personnages. C’est reposant, doucement violent, délicatement pervers. On sait qu’on ne risque pas d’en prendre plein la figure et que notre univers et nos certitudes ne seront pas remis en cause après la lecture de l’ouvrage.

La multiplicité des personnages m’a un peu dérouté. J’ai eu du mal à comprendre qui est qui et mémoriser leur rôle dans l’histoire (je vieillis plus vite que je ne le pense peut-être ?).

Toujours est-il qu’une fois qu’on est bien entré dans l’ambiance, l’intrigue est assez prenante, même si on peut deviner assez rapidement (dans la seconde moitié du roman en ce qui me concerne) qui est le tueur en série amateur de danse…

Le style n’est pas ce qui rend le livre attachant. L’auteure va à l’essentiel sans fioritures. Néanmoins, Mary Higgins Clark fait preuve de beaucoup de sérieux dans ses recherches. Elle maîtrise ce qui touche aux petites annonces, à la préparation d’un reportage de télévision, au travail de joaillerie, à l’aspect clinique du dédoublement de personnalité, aux relations sociales d’une société citadine privilégiée…

Seul petit écueil, ses personnages semblent mener l’enquête avec le commissaire, mêlant implication et affectif au risque de décrédibiliser son travail professionnel, voire de le rendre impossible.

En définitive, ce roman est idéal pour faire travailler votre mémoire et vous distraire l’espace de deux ou trois jours. Que demander de plus en ces temps incertains où tout est remis en cause ?

Michelangelo 12/03/2019