Le fantôme de Lady Margaret Mary Higgins Clark

Ce volume est composé de plusieurs nouvelles dont la plus longue et la plus importante donne le titre de l’ensemble. Le fil conducteur, très ténu, est constitué d’une variation sur l’intervention réelle ou supposée d’un fantôme ou d’un lien entre deux êtres si fort qu’il peut traverser le temps et l’espace…

Le fantôme de Lady Margaret est sans conteste la plus réussie. Ce fantôme nous ramène à l’époque de Cromwell le félon régicide adulé de Lady Margaret.

L’auteure a parfaitement travaillé l’aspect historique pour donner du corps à son récit. Maintenant, admettons que l’aspect surnaturel fait de drogues et de séances d’hypnotisme semble un peu léger pour emporter une véritable adhésion de la part du lecteur. Le dédoublement de la personnalité de l’héroïne qui ressemble avant tout à une forte schizophrénie induit des comportements peu vraisemblables.

Malgré tout, cette longue nouvelle se lit avec un certain plaisir, et surtout avec détachement et sans grande empathie pour des personnages qui peinent à prendre du volume.

Les autres nouvelles, situées à l’époque actuelle sont bien construites, même si l’ensemble est assez convenu. Les personnages ont une désespérante  habitude d’en appeler à Dieu, à mon humble avis. Cette dévotion très américaine gâche un peu l’ambiance, de même que les stéréotypes qui sont l’apanage d’une romancière consensuelle et sans débordements.

J’ai souvent le sentiment que Mary Higgins Clark joue avec les bas instincts de l’humanité (avec beaucoup de prudence) pour se faire peur et faire peur à ses lecteurs, comme des enfants jouent à se faire peur en sachant pertinemment qu’ils ne risquent rien, pour le plaisir de trembler et retrouver ensuite leur doux confort…

D’ailleurs, les histoires de Mary Higgins finissent toujours bien. N’est-ce pas un signe que tout n’est que jeu ? Et à ce jeu, cette romancière garde un vrai charme qui fait son succès.

Michelangelo 3/12/2018