Dompteur d’anges Claire Favan

Max est injustement accusé du meurtre d’un enfant et se retrouve incarcéré. Il va vivre cinq années de cauchemar au cours desquelles il va fomenter sa vengeance qui sera impitoyable. Libéré quand son innocence est enfin prouvée, il va mettre en route sa machination diabolique avec des enfants qu’il va élever d’une façon peu orthodoxe.

Je ne peux en dire beaucoup plus au risque de dévoiler trop l’intrigue. Sachez néanmoins que cette vengeance est porteuse d’une violence parfois insoutenable, sans aucune concession à la morale la plus élémentaire.

L’auteure confirme son goût pour les romans très noirs et sa virtuosité à créer une atmosphère anxiogène. L’importance des relations familiales tient ici encore une place de choix.

J’avais dit, dans ma critique de  Serre-moi fort, combien Claire Favan méritait tous les compliments des lecteurs de polars français, et cet opus vient confirmer ces éloges.

Le déterminisme social qui prétend laisser peu de place à la différence est ici battu en brèche. Max va transformer les anges en démon, au moins dans une certaine mesure et les relations familiales qui sont le fondement d’une société dite civilisée vont exploser en plein vol.

L’analyse psychologique qui conduit à des comportements déviants est parfaitement maîtrisée et l’on se trouve pris dans une intrigue crédible et effrayante.

Une nouvelle fois, Claire Favan situe les évènements aux Etats-Unis. On pourrait certes lui reprocher cette fascination pour la pays de l’Oncle Sam. Malgré tout, à la lecture du roman, on s’aperçoit bien vite que l’action telle qu’elle est décrite ne pourrait se dérouler ailleurs que là-bas.  

L’écriture est soignée. Les chapitres sont courts et denses. Cela donne une impression d’efficacité à l’ensemble et maintient le lecteur en état de parfaite addiction.

Le seul petit reproche que je pourrais faire, c’est la profusion de personnages qui oblige à une grande attention et une bonne mémorisation des patronymes, ce qui, pour moi, est parfois malaisé en raison de mon âge…

Pour finir, je me contenterai de répéter tout le bien que je pense de cette auteure brillante qui sait, au travers de ses ouvrages, captiver son lecteur tout en le faisant réfléchir sur les travers de nos sociétés.

Michelangelo 15/12/18