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23 juillet 2018 1 23 /07 /juillet /2018 14:47

La lecture d’un prix Goncourt est souvent la certitude de trouver un roman bien écrit, souvent novateur et engagé, bien construit et solidement planté. C’est ce que je me suis dit en entamant la lecture de celui-ci, bien que l’auteure que j’avais vue et entendue dans les médias n’ait guère attiré mon attention au point de me jeter sur son ouvrage. Malgré tout l’intrigue, tirée d’un fait divers bien réel, m’a séduit.

Louise est une nounou de standing, à la manière d’une Mary Poppins à la française et sévissant dans les quartiers chics parisiens. Lorsqu’elle est embauchée par un jeune couple de trentenaires branchés, Paul et Myriam, afin de garder leurs deux enfants Adam et Mila, respectivement âgés d’un et six ans, ceux-ci sont loin de se douter de ce qui les attend.

Au fil des mois, la nounou parfaite va se transformer en personnage inquiétant, voire dangereux pour l’équilibre de tous.

Ce qui aurait pu faire un thriller commence par la fin. Le premier chapitre conte brièvement la mort tragique des enfants. Le roman ne servira qu’à reprendre le déroulement des faits qui ont mené à l’issue tragique que l’on connaît déjà.

Le style de Leïla Slimani est vif, les phrases sont courtes, les digressions rares. Les personnages manquent peut-être un peu de densité, mais le roman étant court, on peut comprendre que l’auteure évite d’en faire trop.

Malgré tout, l’aspect psychologique est rondement mené, et à bon escient en ce qui concerne les parents et leurs enfants dans leurs relations familiales et sociales. Beaucoup de petits travers liés à l’éducation des enfants sont bien approchés.

Le seul vrai problème, c’est Louise. On comprend que sa vie a été compliquée, que sa solitude imposée par les aléas de la vie lui pèse. L’auteure montre bien comment elle espère inconsciemment trouver auprès de cette famille un chez-elle rassurant et douillet… Mais la seule chose qui n’est pas expliquée (peut-être pas explicable ?) est ce passage à l’acte aussi odieux que gratuit parce que juste expliqué par un sentiment d’abandon grandissant.

D’une certaine manière, au lieu de faire l’autopsie d’un infanticide, Leïla Slimani reste sur la touche et se contente de décrire l’indescriptible, ce qui est déjà une gageure.

Cela laisse au lecteur que je suis une impression d’inachevé, d’une accumulation de faits cohérents mais qu’on peine à relier au dénouement. Nulle tempête sous un crâne, dirais-je avec Victor Hugo !

Pour donner le change, et combler les manques que l’auteure ne semble pas ignorer, cette Louise est décrite comme une de ces poupées assassines correctement habillées, au teint de porcelaine, tirées à quatre épingles et si peu expressives hormis dans la violence gratuite ! Armées d’un couteau, elles poignardent sans motif les enfants qui passent à leur portée !

Vous aurez compris que mon avis est très réservé sur ce roman. Je ne dis pas qu’il est mauvais, puisque sa lecture m’a plu. Mais je ne peux pas dire que c’est un ouvrage qui transcende la littérature ! Pour cette fois, le Goncourt me semble assez peu mérité. Ses membres devraient mettre la barre un peu plus haute afin de rester crédibles !

 

Michelangelo 23/07/2018

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