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29 avril 2018 7 29 /04 /avril /2018 11:16

Joël Dicker nous entraîne dans la belle région touristique des Hamptons, état de New York, afin d’y démêler une sordide affaire de meurtres résolue en 1994, mais qui remonte à la surface lors de la disparition de la belle et talentueuse journaliste Stéphanie Mailer en 2014.

Joël Dicker prend le parti de composer un roman à plusieurs voix. Une technique qui se prête bien à ces allers et venues entre les époques et que Joël Dicker semble affectionner mais qui, dans le cas présent,  me semble plus alourdir l’ouvrage qu’en faciliter la lecture. 

Cela aurait pu avoir un intérêt si l’analyse de la psychologie des personnages avait été moins rudimentaire, voire caricaturale. Sur ce sujet, c’est plutôt le calme plat ou l’outrance dans les clichés. Un seul narrateur aurait fait l’affaire, et l’ensemble aurait peut-être paru plus digeste. Oui, c’est osé de critiquer la mise en forme d’un roman chez un auteur bien installé… Prenez cela juste comme un point de vue de lecteur ordinaire qui préfère une trame classique à une expérimentation hasardeuse et redondante avec un effet de mode mal maîtrisé…

L’intrigue est certes bien menée et on peut éprouver un certain intérêt à suivre l’évolution de l’enquête policière. Malheureusement, les situations sont souvent tirées par les cheveux, et parfois même invraisemblables, au point que personnellement j’en ai suivi le déroulement sans réel plaisir ni gourmandise.

Le style est assez peu travaillé. L’écriture est plate et les effets attendus. Les personnages sont des marionnettes et le lecteur aperçoit constamment les fils grossiers qui les font s’agiter sans surprise. 

Il me semble que beaucoup d’auteurs populaires tombent actuellement dans cette facilité qui consiste à prendre des effets de mode pour un style qui va résolument plaire à la majorité ! Par délicatesse, je vais éviter de les nommer ici mais je pense que vous voyez de qui je parle… 

Le bon roman est un roman qui nous surprend, nous bouscule, dont on sort touché, voire transformé. Ce ne peut être un roman écrit comme une série américaine avec tous ses clichés et personnages stéréotypés ! Il ne suffit pas d’un petit vernis bien brillant appliqué généreusement pour donner à l’ensemble une vraie force. Les éditeurs, friands de best-sellers à moindre frais et en série, en partagent certainement la responsabilité.

J’avais été conquis par La vérité sur l’affaire Harry Québert, récompensé à juste titre par de nombreux prix, et j’avais indiqué une certaine déception lors de la parution de la suite, Le livre des Baltimorequi m’avait paru moins riche, moins passionnant et trop long…

Je dois convenir qu’il n’a pas tenu compte de mes conseils, ce que je peux comprendre du fait de mon insignifiance notoire, et qu’il a échoué dans sa tentative de renouveler son écriture.

Je pense que pour le prochain Joël Dicker, j’attendrai la parution en livre de poche. Ainsi, ma déception, si déception il doit y avoir, n’aura qu’un coût modeste !

 

Michelangelo 2018-04-29

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