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26 février 2018 1 26 /02 /février /2018 09:25

Jenny travaille dans une galerie d’art new-yorkaise. Elle vient de divorcer. Elle se bat chaque jour pour mener une vie modeste avec ses deux petites filles. Quand elle rencontre Erich, peinture célèbre, beau et empathique, c’est le coup de foudre réciproque.

Ils se marient rapidement. Erich l’emmène vivre dans son grand domaine du Minnesota. Au-delà du charme du luxe et de la facilité de vivre quand on est couvert de cadeaux, le comportement d’Erich va tendre l’atmosphère… Jenny va vivre un véritable cauchemar.

Mary Higgins Clark distille une intrigue psychologique parfaitement orchestrée. La tension monte doucement pur atteindre son paroxysme au moment du dénouement. La personnalité d’Erich est parfaitement décrite. Sa paranoïa est plus vraie que nature. Nul doute que Mary Higgins Clark a fait une recherche poussée sur la maladie mentale décrite dans son roman.

Malgré tout, on peut juste lui reprocher une faiblesse sur le personnage de

Jenny qui subit avec une docilité seulement vénale une relation de couple basée sur la défiance, l’enfermement et la docilité forcée.

Alors qu’elle aurait pu se montrer rebelle, elle devient d’une passivité abyssale. Je comprends que cette réaction permet à l’intrigue de tenir malgré les outrances nées de la maladie d’Erich. Malgré tout, on a du mal à imaginer une personne aussi soumise voire sans caractère. Quand tout va mal, que fait Jenny ? Elle apprend la couture avec sa voisine !

Je ne nie pas qu’une telle relation soit possible. Les faits divers ordinaires nous livrent chaque jour leur lot de drames conjugaux et de violences physiques ou verbales infligées aux épouses ou compagnes, souvent dans des conditions surprenantes. Mary Higgins Clark aurait pu prendre le parti d’en faire une révoltée, une femme qui n’abdique pas. Cela aurait changé complètement le ton du roman.

Ce que je veux dire, et c’est la remarque que l’on peut généralement faire à Mary Higgins Clark, c’est qu’elle décrit toujours une société policée, sans aspérité, à l’ancienne, avec des valeurs un peu fatiguées.

Un équilibre existe, il est bien pensant. Puis apparaît le grain de sable qui va gripper la machine bien huilée et faire basculer l’histoire dans l’intrigue démoniaque jusqu’au dénouement qui permet de retrouver cet équilibre perdu. Mary Higgins Clark ne sera jamais l’écrivaine de la transgression. Sa force réside dans sa capacité à entraîner le lecteur dans un univers haletant où le désir d’avancer est plus fort que tout.

Quand vous avez entamé la lecture de ses romans, vous allez toujours au bout car vous voulez avoir le fin mot de l’histoire. Le style n’est pas transcendent, mais la toile tissée est redoutable. Les personnages sont souvent un peu caricaturaux, mais la psychologie des meneurs est souvent envoûtante.

Le huis-clos psychologique étouffant qui fait l’essentiel de ce roman donne un résultat positif et à aucun moment le lecteur ne s’ennuie, pour peu qu’il ait présent à l’esprit qu’il lit du Mary Higgins Clark !

Je fais partie de ceux-là, et j’admets volontiers que celui-ci est un des très bons romans de Mary Higgins Clark.

 

Michelangelo 2018-02-26

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